SÉCURITÉ FERROVIAIRE ET TRANSPORT DU PÉTROLE AU CŒUR DE NOS PRÉOCCUPATIONS
Les deux déraillements survenus la semaine dernière sur la Côte-Nord et au Nouveau-Brunswick soulèvent à nouveau les préoccupations des membres de Prospérité sans pétrole face au projet d'augmenter le transport de pétrole par train jusqu'au port pétrolier de Belledune, au Nouveau-Brunswick.
En effet, la compagnie Chaleur Terminal inc., en partenariat avec le Canadian National (CN), compte y acheminer 240 wagons de pétrole par jour dans une première phase, puis 600 dans dans une deuxième. Ce pétrole destiné aux marchés étrangers, doit transiter à travers les municipalités du Bas-Saint-Laurent, notamment à Rimouski où la voie ferrée traverse 8 districts sur 11. Il n'y a cependant pas eu d'audiences publiques ni d'évaluations environnementales sur le projet, pas plus qu'il n'y a eu d'améliorations significatives à la sécurité ferroviaire depuis la catastrophe de Lac Mégantic et d'implantation de plan d'urgence provincial ou dans les municipalités concernées. Le projet qui générera des emplois durant la phase de construction offrira seulement entre 20 et 30 emplois, après cette dernière.
En moins d'une semaine, deux accidents ferroviaires ont eu lieu. Le premier, sur le chemin de fer reliant Sept-Îles à Schefferville, a fait un mort, le conducteur du train, et a laissé échapper plusieurs centaines de litres de diesel, possiblement jusqu'à 17 000 litres, dans la rivière Moisie, une rivière réputée pour la pêche au saumon. Le deuxième, en banlieue de Moncton au Nouveau-Brunswick, a laissé échapper entre 150 litres de pétrole selon le CN et 500 litres selon les services d'incendie. Les pompiers en ont été informés 7h plus tard, alors que le CN affirme avoir contacté les services d'urgence 1h30 après l'incident.
Le déraillement qui s’est produit sur la Côte-Nord montre que les accidents peuvent survenir dans des lieux difficiles d’accès, ce qui empêche de porter secours rapidement et de réagir promptement en cas de déversement de matières dangereuses. Le déraillement qui s'est produit au Nouveau-Brunswick remet en question l'honnêteté et la bonne foi du Canadian National dans ses relations avec les autorités publiques. La tragédie de Lac-Mégantic avait, quant à elle, mis en évidence les risques pour toute la population.
Alors que le transport de matières dangereuses par train ne cesse de se multiplier, Prospérité sans pétrole s'inquiète de ce que peut impliquer pour notre région ce déploiement de wagons de pétrole des sables bitumineux de l'Alberta vers l’Est du Canada.
Les municipalités d’Amqui et de Saint-Alexis-de-Matapédia ont exprimé leurs vives inquiétudes en demandant un moratoire. Prospérité sans pétrole a invité la municipalité de Rimouski à faire de même lors du conseil municipal du 3 novembre dernier.
Une pétition sera lancée incessamment afin de demander des rencontres publiques sur la question.
